Apparues
une première
fois de 1622 à 1627, les Compagnies franches de la Marine
sont recréées en 1671. En 1685, elles prennent le
nom d'escouades de « soldats-gardiens ».
La « guerre
de la Ligue d'Augsbourg » qui éclate en 1688 cause
leur réorganisation, en décembre 1690, de nouveau
sous le nom de « Compagnies franches de la Marine
».
L'ordonnance
de
1685 décrit
leur uniforme : « un
grand justaucorps de drap gris-blanc, neuf, doublé de
revêche
bleue, garni de boutons d'étain ; une culotte bleue de
serge d'Aumale doublée de toile, des bas de même,
un chapeau bordé d'un galon façon argent, une
paire
de souliers neufs, deux chemises, deux cravates, un ceinturon
de façon d'élan et une épée
».
L'ordonnance
de
1690 précise
que « Sa
Majesté
veut que les soldats soient exercés, pendant qu'ils
resteront
à la mer, à tout ce qui regarde le service du
vaisseau ».
Les Compagnies de la Marine participent
aussi à la garde des ports de guerre du royaume avec les
troupes terrestres et les milices garde-côtes ; et
ils
prennent
part, bien sûr, aux débarquements sur les
côtes
des pays ennemis.
Selon
le texte de 1690,
chaque compagnie est, en principe, composée de trois
officiers
de marine (un lieutenant et deux enseignes), et de 100 hommes
: un capitaine d'armes, 4 sergents, 8 caporaux, 2 tambours, un
fifre, et 84 soldats.
80
compagnies sont créées,
et réparties dans les principaux ports de guerre du
royaume : Port-Louis, Brest, Rochefort, Toulon, Le Havre,
Dunkerque, « et dans les
villes et
paroisses
voisines ».
Il
arrive que plusieurs
compagnies soient regroupées pour former des
« bataillons
de la Marine ».
En
1690, huit des 80 compagnies
nouvellement recréées sont affectées
au département
du Port-Louis, et réparties entre les villes de Port-Louis,
Hennebont, Auray, et Quimperlé. On sait que deux de ces
compagnies sont logées au Port-Louis, chez l'habitant.
Deux
compagnies sont installées
au Conquet, pour protéger Brest et le Bas-Léon.
Des
compagnies de la Marine,
commandées par le sieur de Villeray, passent l'hiver 1690-91
à Lesneven.
En
1692 la compagnie de
Marine de Villeray, puis la compagnie de Marine de Benoist, passent
à Lesneven.
En
juin 1694 deux compagnie
de Marine (les compagnies de Benoist et de la Cousse) participent
à la bataille de Camaret.
Vauban
mentionne en juillet
1695, pour le « corps des soldats de la Marine
» : un
bataillon au Conquet et deux bataillons à
« Quélerne »,
au total 1.140 hommes pour ces 3 bataillons.
En
1695-96 un bataillon
de la Marine, commandé par M. le chevalier de Lannion,
est présent au camp de Paramé (près de
St-Malo).
En
1697 la compagnie franche
de la Marine du sieur de la Rongère cherche à
recruter
au Port-Louis.
Reconstitution...
Deux soldats de la Marine au festival maritime « Brest 2004 »
(reconstitution : "Sans-Pareil 1690")
Les
Bombardiers de la Marine
sont un corps différent ; nous les mentionnons ici
en raison des nombreuses interventions menées, en commun dès les
années 1680-1690.
En
1682-1683 on crée
des « galiotes à bombes
», navires embarquant
des mortiers, afin de bombarder et assiéger les forteresses
et villes maritimes ennemies. Pour les manier on commence à
instruire, à Toulon, des matelots volontaires.
En 1692 deux compagnies, comptant chacune 50 hommes, sont créées : une à Brest et une à Toulon. Une troisième compagnie est créée à Rochefort en 1694.
Les
Bombardiers de la Marine
portent un justaucorps rouge à revers bleus :